Qu'est ce que la famille ?
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- Publication : lundi 1 octobre 2012 15:52
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Réaffirmons l’institution du mariage !
Le blog Le Salon beige présente depuis le début du mois 12 mesures pour 2012 proposées dans un ouvrage par l’écrivain François Billot. Les lecteurs réguliers de mon bloc-notes se souviennent de lui. Il est l’auteur du livre sur mes déboires judiciaires heureusement fort bien terminés, et président du groupe Audace 2012 (les conservateurs catholiques veulent peser sur 2012).
Le Salon Beige m’a donc demandé de réagir à la proposition n°6 de François Billot : "sanctuariser la famille". Voici mon commentaire
Pour certains, la famille composée d’un père, d’une mère et de leurs enfants n’est pas universelle. Oui, mais ce modèle relie le mieux les impératifs de la nature, ceux de la procréation, et les intérêts de la culture, ceux de l’éducation.
Il n'est pas étonnant que la famille, la base de notre société, soit indispensable à la permanence et à la solidité de celle-ci. Elle permet d’offrir aux enfants le modèle des rôles sociaux masculin et féminin, assurant ainsi l’équilibre nécessaire à l’épanouissement de la personnalité. Elle assure à travers les générations, la transmission des valeurs. Elle crée ce noyau essentiel de solidarité, qui est au cœur de la personne humaine, qui ne doit pas être un individu au sein de la foule solitaire, rescapé de l’avortement, promis à l’euthanasie et n’ayant connu entre deux que des relations affectives fugaces.
L’acharnement des majorités successives a favorisé le divorce, inventé le PACS, réduit un à un les avantages du mariage, produit de tristes effets : le nombre des mariages s’effondre, celui des divorces augmente, ainsi que celui des PACS dont 96% sont aujourd’hui conclus par des couples hétérosexuels, qui peuvent y mettre fin par lettre recommandée.
Le long terme, l’éducation des enfants sont oubliés. Beaucoup d’entre eux sont ballotés d’un parent à l’autre, entre des familles recomposées, sans que l’on prenne en compte les difficultés de ces situations pour la réussite scolaire ou la qualité du logement.
La réaffirmation de l’institution du mariage est un objectif essentiel qui doit être inscrit dans nos principes constitutionnels afin d’éviter les dérives et de fixer une priorité à l’action politique. Il est nécessaire de rétablir les avantages du mariage sur le plan fiscal et sur le plan professionnel, par exemple pour les mutations ou les plans sociaux. De même, les prestations sociales devraient favoriser les familles fondées sur le mariage, afin de rendre inutiles les fraudes liées à la dissimulation de la communauté de vie.
Christian Vanneste
Famille et Liberté - Lettre n° 64 – Mars 2011
La gloire du père
Marcel Rufo, le pédopsychiatre qui écrit beaucoup et fait autorité dans le domaine des relations entre parents et enfants, vient d’écrire un ouvrage Chacun cherche un père. La malheureuse décision prise par le Tribunal administratif de Besançon empêchera manifestement un enfant de le trouver puisqu’elle accepte qu’une femme vivant avec une autre femme puisse adopter un enfant.
Cette décision fait l’objet de l’habituel rouleau compresseur médiatique du groupe de pression homosexuel et du microcosme médiatico-mondain toujours plus préoccupé par des problèmes qui sont de l’ordre de l’exception plutôt que de ceux -autrement plus graves- qui touchent la plus grande partie des français.
Une telle décision est contraire à toute anthropologie sérieuse qui veut que l’éducation soit éclairée par les modèles masculin et féminin de l’humanité. Même si chaque homme et chaque femme ont besoin de références masculine et féminine, d’animus et d’anima, il est évident que c’est la force de ces modèles qui permettra à l’enfant de s’équilibrer et de s’identifier jusqu’à devenir lui-même. L’absence accidentelle de l’un ou l’autre de ses modèles peut se produire bien sûr, mais alors elle est compensée par la présence d’un modèle symbolique.
L’acceptation d’un modèle parental unique fondé sur un seul sexe présente un danger pour l’épanouissement de l’enfant qui doit être la préoccupation principale d’une société. Ce n’est pas à un tribunal local de décider de l’anthropologie et de son devenir, de ce qu’est la famille ou de ce qu’elle doit être en fonction des intérêts, des désirs ou des fantasmes des individus.
C’est à la Nation et à ses représentants légitimes de répondre à ces questions en prenant le temps d’une réflexion nécessaire sur un sujet d’une pareille importance. Les abstractions juridiques de la justice européenne ne doivent pas s’imposer à une réalité anthropologique universelle présente partout et toujours, et qui s’est incarnée dans la tradition familiale de nos pays européens. Ce n’est pas à un groupe de pression idéologique lié à une mode de porter atteinte aux structures élémentaires de la parenté qui sont à l’origine de l’humanité elle-même.
En ce qui nous concerne, dans notre société, tout enfant, dans son développement, a besoin de la Gloire de son père et du Château de sa mère…
C’est en souhaitant qu’en 2010 la place de la famille dans notre société et son rôle pour assurer la cohésion et la solidarité nécessaires soient de mieux en mieux reconnus, que je présente tous mes vœux pour la nouvelle année à nos lecteurs et à leurs proches.
Lettre N° 59 – Décembre 2009
METTRE AU MONDE ET ELEVER DES ENFANTS : QUELLE BELLE CONTRIBUTION !
Depuis Aristote, la réflexion philosophique et politique définit l’équité comme étant la correction intelligente de la loi générale. L’égalité est de nos jours devenue une obsession dont on se demande si elle ne nous conduit pas à renoncer à vingt-cinq siècles d’intelligence politique. |
Certes, la loi nous amène à reconnaître l’égalité des deux sexes que différencie la nature. Pour autant, l’intelligence et la lucidité devraient nous faire admettre que toute société quelle qu’elle soit doit accepter une définition des rôles sociaux qui tienne compte des différences naturelles.
C’est ainsi que le rôle maternel est nécessairement attribué aux femmes et que celles qui deviennent mères, en élevant leurs enfants, consacrent une part importante de leur temps à cette mission essentielle à la société et à son avenir.
A partir de ces évidences, il semble logique que l’équité s’applique au détriment de l’égalité et qu’ainsi les conditions différentes de retraite bénéficient à celles qui ont été mères.
Il est curieux de constater qu’à l’époque où l’on parle de « discrimination positive », parfois de façon absurde, on ne reconnaisse pas cette équité positive (excusez le pléonasme !) en faveur du mérite : il est bien sûr indispensable que l’intelligence française, qui est notamment à l’origine d’une politique familiale jusqu’à présent efficace, se rebelle contre une application aveugle et injuste d’un article de la Cour Européenne des Droits de l’Homme.
Il n'est d'ailleurs pas étonnant que ce soit la HALDE, organisme néfaste par excellence, qui soit à l'origine de cette remise en cause.
Christian Vanneste
Lettre 58 – septembre 2009
LA CONSTITUTION EUROPÉENNE ET LA FAMILLE
Quel sort et quelle place le projet de constitution européenne sur quoi nous sommes appelés à nous prononcer le 29 mai réserve-t-il à la famille ?
Les aspects juridiques
L’article II – 69 stipule que Le droit de se marier et le droit de fonder une famille sont garantis selon les lois nationales qui en régissent l’exercice.
Cet article est suivi de l’« Explication » suivante :
Cet article se fonde sur l’article 12 de la Convention européenne des droits de l’homme qui se lit ainsi : « A partir de l’âge nubile, l’homme et la femme ont le droit de se marier et de fonder une famille selon les lois nationales régissant l’exercice de ce droit. » La rédaction de ce droit a été modernisée afin de couvrir les cas dans lesquels les législations nationales reconnaissent d’autres voies que le mariage pour fonder une famille. Cet article n’interdit ni n’impose l’octroi du statut de mariage à des unions entre personnes du même sexe. Ce droit est donc semblable à celui prévu par la Convention européenne des droits de l’homme, mais sa portée peut être plus étendue lorsque la législation nationale le prévoit.
De cette explication quelque peu embrouillée, il ressort tout de même que l’article 12 autorise le mariage entre « l’homme et la femme » et non entre deux personnes de même sexe. Il en résulte que ce dernier, autorisé aujourd’hui en Belgique et aux Pays-Bas, et bientôt en Espagne, ne respecte pas, à ce jour, la Convention européenne des droits de l’homme.
C’est donc bien la Constitution européenne qui les autoriserait, en « modernisant », la Convention européenne des droits de l’homme.
Peut-on pour autant en conclure que les lois nationales l’emporteront dans tous les cas ?
L’article III – 269, relatif à la coopération judiciaire en matière civile, dit précisément le contraire dans son alinéa 3 dont le texte est le suivant :
3 – Par dérogation au paragraphe 2, les mesures relatives au droit de la famille ayant une incidence transfrontière sont établies par une loi ou loi-cadre européenne du Conseil.
Il est vrai qu’il est prévu que le Conseil statue à l’unanimité, après consultation du Parlement européen, mais l’on peut craindre que cette unanimité soit facilement obtenue pour autoriser, par exemple, un Français à « épouser » un Belge. Sur quoi pourra-t-on alors se fonder pour interdire à un Français de convoler avec un autre Français ?
La Cour de justice des communautés européennes a d’ailleurs déjà donné l’exemple, en donnant la priorité, sur les lois nationales, à un droit européen qui n’a pas valeur constitutionnelle sur des questions de changement d’identité de transsexuels ou sur le choix du patronyme d’enfants de couples de nationalités différentes.
Le Conseil pourrait d’ailleurs se fonder, pour autoriser le « mariage de ressortissants de deux pays ayant une législation différente en la matière, sur l’article II – 81 qui interdit les discriminations en raison de l’orientation sexuelle.
Ces suppositions sont d’ailleurs celles de Pierre Serne, membre du bureau exécutif de l’ILGA Europe (European Region of the International Lesbian et Gay Association) écrivant dans la Lettre de la Fondation pour l’innovation politique (voir plus loin, à la rubrique Bibliographie) :
« L’ILGA Europe est favorable à la ratification du traité constitutionnel européen car le fait de donner force juridique à la Charte européenne des droits fondamentaux permettrait aux Européens de jouir d’un niveau de protection contre les discriminations meilleur que celui qui existe aujourd’hui. »
Un projet de société
Au-delà des aspects juridiques, le projet de traité constitutionnel européen est l’expression d’un projet de société. Son laconisme sur le sujet de la famille est révélateur, quelles que soient les arguties que l’on puisse trouver.
En dehors des deux articles que nous avons déjà cités, le mot même de famille n’y est employé que dans l’article II – 93 :
1. La protection de la famille est assurée sur le plan juridique, économique et social.
2. Afin de pouvoir concilier vie familiale et vie professionnelle, toute personne a le droit d’être protégée contre tout licenciement pour un motif lié à la maternité, ainsi que le (sic) droit à un congé de maternité payé et à un congé parental à la suite de la naissance ou de l’adoption d’un enfant.
François d’Orcival écrit dans son éditorial du numéro daté du 25 février de l’hebdomadaire Valeurs Actuelles : « Selon les chiffres des démographes, l’âge moyen de l’Européen est dès à présent légèrement supérieur à celui de l’Américain (37 ans contre 35) ; mais d’ici à deux générations, cette différence va dramatiquement s’accuser : l’âge moyen de l’Américain sera encore de 36 ans tandis que celui de l’Europe atteindra 53 ans ! »
Même s’il ne s’agit que d’une prévision, ne devrait-il pas y avoir là les raisons d’une priorité de la politique familiale ? Mais nous le savons, nos constitutionnels, d’Europe et de France, ont choisi de résoudre la question par l’immigration.
C’est pourquoi les discussions sur le contenu politique, économique ou social du Traité de constitution européenne me font quelquefois penser, par leur vanité, à celles qu’avaient, dit-on, les derniers défenseurs de Byzance, la veille de la prise de la ville, le 29 mai 1453, par les Turcs.
Mars 2005
LES VŒUX DE JEAN-PAUL II
Dans son discours aux membres du corps diplomatique venus lui présenter leurs vœux, le souverain pontife a prononcé les paroles suivantes sur la famille (www.vatican.va)
Dans le même temps, le défi de la vie se manifeste dans ce qui est précisément le sanctuaire de la vie: la famille. Elle est aujourd’hui souvent menacée par des facteurs sociaux et culturels qui, en faisant pression sur elle, en rendent la stabilité difficile; mais, dans certains pays, la famille est aussi menacée par une législation qui porte atteinte – parfois même directement – à sa structure naturelle, qui est et qui ne peut être qu’une union entre un homme et une femme, fondée sur le mariage. La famille est la source féconde de la vie, le présupposé primordial et imprescriptible du bonheur individuel des époux, de la formation des enfants et du bien-être social, et même de la prospérité matérielle de la nation; on ne peut donc admettre que la famille soit menacée par des lois dictées par une vision de l’homme restrictive et contre nature. Puisse prévaloir une conception juste, haute et pure de l’amour humain, qui trouve dans la famille son expression vraiment fondamentale et exemplaire ! Vince in bono malum.
Famille et Liberté s’associe à ces vœux, en présentant les siens aux visiteurs de son site, comme peuvent s’y associer, croyants de toutes confessions et incroyants, tous ceux qui « croient » en la famille.
Lettre N° 39 - Décembre 2004
POUR UNE POLITIQUE DE LA FAMILLE
La progressive destruction de la politique familiale
La France a, depuis la guerre, connu une période de trente ans au cours de laquelle le renouvellement des générations était assuré, alors qu'il ne l'est plus depuis 1975.
Si de nouveaux moyens de contraception et l'évolution de la société ont une part dans ces résultats, il n'en reste pas moins que :
- Les Français n'ont pas aujourd'hui le nombre d'enfants qu'ils souhaitent avoir.
- La part de la redistribution dans le revenu des familles a considérablement baissé, accompagnée d'un détournement des fonds des caisses d'allocations familiales, au profit, entre autres, de la politique sociale.
- Le lien entre la baisse des allocations et celle du taux de natalité est démontré.
- Les difficultés, autres que matérielles, de toutes natures que rencontrent les parents pour élever leurs enfants ont nécessairement des effets négatifs.
Un redressement est-il possible ?
Les circonstancesn'ont jamais été aussi propices à un redressement pour les raisons suivantes :
- Les fruits amers des dérives acceptées ont eu le temps de mûrir et les véritables échéances en matière d'emploi ou de financement des retraites sont proches.
- Le redressement de la natalité a, contrairement à ce que certains feignent de croire, des conséquences positives immédiates sur le dynamisme de l'économie et pas seulement des conséquences à l'échéance d'une génération, tout simplement parce que la plupart des gens sont prêts à travailler plus pour élever leurs enfants.
- La majorité politique nouvelle est dans la ligne de celle qui a mis en œuvre le redressement démographique et économique de notre pays après la guerre.
Les difficultés tiennent aux positions clefs qu'occupe la génération des auteurs de la "révolution" de 68. La confusion, volontairement entretenue, entre la situation des enfants de couples séparés dont la mère, qui en a la garde, noue une liaison homosexuelle, avec ce que serait la situation d'enfants adoptés par des couples homosexuels ou conçus à leur demande est un bon exemple de la façon dont ils cherchent à parvenir à leurs fins.
Nous avons été écoutés attentivement par M. Christian Jacob, ministre délégué à la famille, lors de l'entretien qu'il nous a accordé au mois de juillet, quand nous lui avons commenté le texte que nous publions en page précédente.
Être écouté par un ministre ne signifie pas nécessairement que l'on sera entendu par le gouvernement mais il faut dire que nous nous devons en tout cas de soutenir l'action de Christian Jacob, et celle de Dominique Baudis, à la tête du CSA, pour protéger les enfants de la pornographie à la télévision.
Face aux intérêts commerciaux puissants qu'ils contrarient, à l'agressivité hystérique d'une partie des médias, à la prudence de l'autre partie et à la timidité des "autorités morales" ils ont besoin pour réussir du soutien de l'opinion. Ne leur ménageons pas la nôtre.
D'après le sondage que nous avions effectué avant les élections législatives la lutte cotre la drogue venait, avec le refus de l'adoption par les homosexuels et celui de la polygamie, en premier rang de ce que nous attendions d'une nouvelle majorité parlementaire. L 'adoption dans des délais très rapides de la proposition de loi de M. Richard Dell'Agnola et du groupe U.M.P sur la drogue au volant va évidemment dans ce sens. Nous reviendrons dans notre prochain numéro sur cette loi et sur la contribution que nous pourrons apporter à son application.
M. Jacob s'est également engagé à mettre en œuvre dans le courant 2003, une allocation unique d'accueil du jeune enfant. Nous sommes naturellement favorables à une telle réforme dans la mesure où elle permettra, comme cela est annoncé, aux mères de choisir de rester auprès de leurs jeunes enfants ou de reprendre leur emploi salarié.
Espérons que cette réforme s'accompagnera véritablement d'un relèvement des allocations familiales au lieu de se traduire par une opération blanche, comme cela est le cas avec le "rattrapage" par le biais de la loi sur le financement de la sécurité sociale des gestes précédents du gouvernement envers les familles avec le maintien partiel des allocations familiales jusqu'à 21 ans et autres mesures.
- La Confédération Nationale des Associations Familiales Catholiques a vivement réagi au Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale pour 2003 qui " entérine un nouveau détournement des ressources de la branche Famille de la Sécurité sociale au profit de mesures autres que familiales ! " (Avec le versement de 5,5 milliards d’Euros de la branche Famille à la branche Vieillesse.)
Et la CNAF de conclure, à propos du financement des majorations de retraite pour enfants élevés : "le gouvernement ne se contente pas de reprendre le mécanisme injuste, institué par son prédécesseur, il en accélère le rythme !"
Lettre ° 30 - Septembre 2002
LES ÉLECTIONS ET LA FAMILLE
Nous avons adressé en février, sur ce thème, à 1450 de nos correspondants, adhérents ou sympathisants, un questionnaire à la fois long, car les urgences sont nombreuses, et compliqué, voire embrouillé, à l'image de la situation des familles dans notre société.
L'objet de ce questionnaire était double :
L'un était de savoir s'il fallait, dans l'action que nous menons pour alerter l'opinion sur la nature et la portée des menaces qui pèsent sur la famille et, par voie de conséquence, sur notre société tout entière, concentrer notre effort, pendant la période électorale, sur la question du « droit à l'enfant » que certains revendiquent pour les couples homosexuels.
L'autre était de déterminer un ordre des urgences dans la mise en œuvre d'une restauration de la politique familiale.
Les homosexuels et l'adoption
La réponse de nos correspondants à cette question est sans ambiguïté : pour 543 questionnaires dépouillés, 457 soit 84 %, disent que nos interventions auprès des candidats doivent être centrées prioritairement sur la réponse qu'ils donnent à la revendication du droit à l'adoption pour les homosexuels.
Parmi eux 436, soit 95 %, souhaitent que Famille et Liberté recommande de ne pas voter pour les candidats qui n'auraient pas pris l'engagement de s'opposer à une telle mesure.
Ces majorités très importantes ne sont certainement pas dues à la crainte de voir les adoptions par des homosexuels (ou les procréations assistées) se multiplier dans notre pays si elles étaient autorisées, mais à l'effroi qu'inspire l'idée de subordonner l'intérêt de l'enfant à un besoin de reconnaissance qu'aucune loi ne saurait d'ailleurs satisfaire.
Les réponses négatives à ces deux questions ont été suffisamment souvent motivées pour que l'on puisse identifier leur motif le plus fréquent : pour la première question, c'est le sentiment qu'il ne faut pas délaisser les autres urgences, et pour la seconde la volonté de laisser les électeurs déterminer eux-mêmes les avantages et les inconvénients de leurs choix.
Notre conseil d'administration, sensible à la remarque plusieurs fois formulées que l'adoption par des homosexuels relevait du seul pouvoir législatif, a décidé que nous communiquerions aux candidats à l'élection présidentielle les résultats de notre enquête, alors que nous demanderions aux candidats aux élections législatives de nous faire connaître, pour diffusion, leur position sur la question.
M. Chirac et Jospin se sont d'ailleurs exprimés à ce sujet, au cours des entretiens qu'ils ont accordés au magazine Têtu (Nº 66 d'avril), que son éditorialiste définit dans le même numéro comme « un journal destiné aux gays et aux lesbiennes ».
A la question « Pour quelles raisons, selon vous, les couples homosexuels seraient-ils moins aptes à élever un enfant que toutes les autres formes de famille (couple hétérosexuel, femme ou homme seul, etc.) ? »
M. Chirac a répondu : « Ce n'est pas une question de bonne volonté ou de capacité personnelle à élever un enfant, mais, selon moi, une donnée psychologique. Pour construire son identité, je pense que tout enfant a besoin d'une mère et d'un père, c'est-à-dire de références féminine et masculine. C'est donc une évolution à laquelle, personnellement, je ne suis pas favorable. »
Et M. Jospin : « Le droit de toute personne à avoir la vie sexuelle de son choix ne doit pas être confondu avec un hypothétique droit à l'enfant. Un enfant a droit à un père et à une mère [...] Le principe du refus de l'adoption pour des couples homosexuels est donc fondé sur l'intérêt de l'enfant et sur ses droits à avoir un milieu familial où il puisse épanouir sa personnalité. »
A la question « Quelle est votre position sur l'adoption par une personne célibataire ? » (1)
M. Jospin a répondu que le programme du parti socialiste selon lequel « l'orientation sexuelle ne doit pas intervenir dans les critères d'appréciation lors de l'examen d'une demande d'adoption par une personne de plus de 28 ans » lui « convient, les liens de filiation n'étant pas en cause dans cette procédure d'adoption », et qu' « il revient à notre pays d'engager un débat nécessaire afin de répondre à cette nouvelle question de société que constitue la demande d'adoption par des personnes homosexuelles ».
Et M. Chirac : « L'enfant peut mieux s'épanouir auprès d'une mère et d'un père. C'est ce modèle qu'il faut privilégier en matière d'adoption, dans l'intérêt de l'enfant. »
Les urgences pour la famille
La seconde série de questions portait sur l'ampleur des changements à effectuer pour la mise en œuvre d'une véritable politique familiale. Il était à cette fin proposé de dire pour les questions intéressant les familles, regroupées en quatre thèmes, comme indiqué ci-après, s'il convenait de rompre immédiatement avec la politique suivie actuellement (1), de l'infléchir progressivement (2) ou de se contenter de changements mineurs ou même du statu quo (3), compte tenu de l'état actuel de l'opinion.
L'interprétation des réponses présente deux sortes de difficultés :
Les premières tiennent au sens que l'on donne à la question. C'est ainsi qu'à la question sur la drogue, la même personne peut répondre (1) si elle se réfère à l'état présent de la législation, (2) si elle considère la façon dont cette législation est appliquée, et (3) si elle pense à la pirouette de M. Jospin, déclarant que mieux vaut consommer du cannabis chez soi que de l'alcool au volant.
Les deuxièmes résultent de ce qu'il est difficile de peser de la même façon ce qui heurte les convictions les plus profondes (la pédophilie, par exemple) et ce qui relève plutôt de la simple équité et de la bonne organisation de la cité comme le quotient familial.
Il convient donc de garder ces réserves à l'esprit en prenant connaissance des résultats, présentés dans la page qui suit, des réponses à un questionnaire diffusé à un nombre restreint d'exemplaires de façon à mettre au point celui que nous allons diffuser largement.
Résultats du test
Le tableau ci-dessous donne le classement des quatre domaines et pour chacune des urgences l'implication attendue des politiques. Il ressort en effet clairement des réponses reçues qu'il s'agissait de dire aux futurs élus ce que nous attendons d'eux : un changement déterminé et le plus rapide possible d'orientation ou des mesures progressives.
C'est ainsi que l'on peut comprendre le classement mettant en tête des urgences la lutte contre la drogue ou celle contre les prétentions de certains homosexuels à créer une famille, car cette lutte suppose une volonté politique, et à l'autre bout du classement de l'avortement et de l'euthanasie qui sont plus une affaire de morale et d'éducation que de décisions politiques.
Des autres urgences ajoutées par nos correspondants, et dont nous tiendrons compte dans la formulation du questionnaire définitif, celle du salaire et de la retraite de celles qui se consacrent à l'éducation de leurs enfants ressort le plus souvent.
Classement des urgences |
Demande d'implication des politiques |
Première urgence : Protection de l'enfance Adoption par les homosexuels |
Très forte |
Deuxième urgence : Statut de la famille Divorce par répudiation |
Moyenne |
Troisième urgence : Condition matérielle des familles Augmentation des allocations familiales |
Moyenne |
Quatrième urgence : Bioéthique Avortement |
Faible |
Si certains candidats évitent de rappeler au cours de leurs campagnes électorales que la famille est la cellule de base de la société, aucun de ceux qui ambitionnent d’être élus ne se risque à affirmer que la société peut très bien se passer de la famille.
Lettre N° 28 - Mars 2002
MOYEN-ÂGE
Dans son histoire du Moyen Age, Funck-Brentano décrit ce qu’il appelle la nuit du 9e siècle en ces termes : « les liens qui servaient à unir les habitants du pays ont été rompus ; les règles coutumières ou législatives ont été brisées ; la société n’est plus gouvernée par rien. »
Et il entame le second chapitre par « c’est dans cette anarchie que s’accomplira le travail de reconstruction sociale, par la seule force organisée qui fût demeurée intacte, sous le seul abri que rien ne peut renverser, car il a ses fondements dans le cœur humain : la famille. »
Dieu veuille, et ce sont mes vœux pour la nouvelle année, qu’un millénaire plus tard les familles mènent à bien de nouveau ce travail de reconstruction sociale.
En attendant, c’est dans l’indifférence ou l’apathie du plus grand nombre que sont annoncées ou adoptées, dans notre pays la pilule du lendemain à l’école, la libéralisation de l’avortement, l’utilisation de l’embryon et ailleurs le mariage homosexuel ou la légalisation de l‘euthanasie.
Il en est de même des conditions matérielles de vie des familles. Ouragan sur la famille, tel est le titre de l’éditorial de Jacques Bichot, président de Familles de France, sur la le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2001.
On ne saurait mieux dire.
Lettre de Famille et Liberté - N° 23 - Décembre 2000