« Urgence climatique » hurlent ces malheureux gamins qui veulent sauver la planète. Smartphone à la main, écouteurs sur les oreilles et tablette en bandoulière (cf l’encadré p. 3), ces savants psittacistes savent-ils pourquoi on les fait courir ? Sauver la planète ? Dans quel but ? L’absolutisation de la planète a supplanté la protection de l’environnement en évinçant l’homme. Au début, on parle de l’environnement. L’homme est encore premier et la nature est ce qui est autour, qui l’environne. C’est un trépied équilibré, dit la géographe Sylvie Brunel, associant croissance économique, répartition et préservation des biens publics mondiaux (environnement, qualité de l’air, des sols et des mers). Et puis, à la charnière du millénaire, on assiste à une fracture conceptuelle (François Mancebo1). La planète remplace l’environnement. Ce n’est plus l’homme qu’il faut préserver en lui conservant un environnement sain et stable ; c’est la planète qu’il faut protéger, non pas pour l’homme mais de l’homme, celui-ci n’étant qu’une espèce vivante parmi d’autres, la plus nuisible.