La chasse aux gaffes est ouverte
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- Publication : mercredi 30 septembre 2009 00:00
L‘ouverture touche aujourd’hui ses limites. D’abord perçue comme une manœuvre géniale, elle a généré un premier risque, celui de faire croire que la gauche avait le monopole des idées et que la droite ne pourrait donc en lancer qu’à partir des cerveaux ralliés. Depuis quelques jours, ces “trouvailles” agacent légitimement la majorité, parfois le Président et le plus souvent les parlementaires, elles prennent le bon sens populaire à rebrousse-poil, et affaiblissent l’action du Gouvernement. La dernière en date, c’est le jugement impérial de Frédéric Mitterrand sur les bons et les mauvais côtés des États-Unis, comme si un Ministre français avait une quelconque légitimité pour évaluer la Justice d’une démocratie amie.
Roman Polanski est un homme attachant, un réalisateur de grand talent. J’ai aimé particulièrement le Pianiste. Il n’en reste pas moins que Monsieur Polanski a plaidé coupable alors qu’il était accusé “d’abus sexuel sur mineur”, qu’il a ensuite échappé à la justice américaine alors qu’il était libéré sous caution, et qu’il n’y a pas de prescription dans ce domaine aux États-Unis. Comment alors que nous venons nous-mêmes d’augmenter la durée de prescription des crimes sexuels, pouvons-nous juger de l’application du droit dans un État qui connait plus que la France, la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la Justice ?
Même Daniel Cohn-Bendit s’est ému du dérapage de Frédéric Mitterrand, davantage porte-parole du microcosme médiatico-mondain, que Ministre de la République. 70% des Français lui donnent d’ailleurs tort !
Christian Vanneste
Curieusement, le lobbie a renoncé à son extravagante évaluation de naguère : il n’y a plus 350 000 enfants pour justifier une évolution législative. Il admet les chiffres de l’Ined que j’ai rappelés constamment : 30 000. Il s’agit d’une évaluation extrapolée de la situation d’un pays comme la Hollande, et il faudrait bien sûr obtempérer, il faudrait changer la loi, il faudrait casser le rapport entre la famille et la filiation, il faudrait introduire toute sorte de complications et de variations dans le temps dans la définition de l’autorité parentale, au risque de plonger les enfants dans le néant d’une vie dénuée de repères, de constance, soumise au pouvoir fugace des sentiments. L’argument est toujours le même : les faits existent, la loi doit s’y soumettre ! On pourrait aussi estimer qu’un certain nombre de familles polygames vivent sur notre sol et que la loi doit donc l’admettre… C’est une conception erronée, trop souvent énoncée par des juristes aux petits pieds comme une évidence. Lorsque l’évolution des mœurs va à l’encontre de l’Intérêt de la société, il est évidemment nécessaire d’y remédier par la loi. Dans les années 70, une grande tendance à la liberté sexuelle avait même conduit certains à considérer la pédophilie comme normale. On est heureusement revenu sur cette évolution : la loi condamne aujourd’hui plus sévèrement qu’hier la pédophilie.
Il faut le rappeler : la famille est destinée aux enfants et à travers eux à la continuité de notre société. Elle n’a pas pour but de légitimer les sentiments, ni de satisfaire le narcissisme ou le besoin passager des individus.
J’ai redit combien la loi sur le Pacs obtenue par une minorité d’une minorité avait nui à l’immense majorité et à la société elle-même en conduisant à un effondrement du mariage et en établissant des liens de plus en plus précaires dont les enfants sont les premières victimes, à la merci de la répudiation par lettre recommandée. Une loi est une règle générale et ne doit en aucun cas être fondée sur les intérêts ou les envies d’une minorité, si puissante soit-elle auprès des médias. La loi de mars 2002 laisse suffisamment de place au traitement équitable des cas particuliers. Il faut en rester là au nom du Bien commun et de l’avenir de notre société.
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Association des Amis de Christian Vanneste
L’association organise une conférence débat avec Philippe Bilger, Avocat Général près de la Cour d’appel de Paris, le samedi 20 juin 2009 à 17h15, à Tourcoing.
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