Les allocations familiales répondent à l’intérêt général. (2)

Publication : jeudi 4 octobre 2012 09:24

 

Effets et limites des aides financières aux familles - Une expérience et un modèle -

L'expérience est celle qui résulte en Israël de la comparaison entre les kibboutz où le coût des enfants incombe totalement à la collectivité et les moshar, villages coopératifs où ils sont à la charge de leurs parents. Le modèle est celui publié par Olivia Ekert, dans la revue de l’INED Population, mars 1986, n° 2, dans un article dont nous reprenons le titre.

 

Après correction des écarts dus à l'origine géographique des familles, O.E. conclut que la différence due à la politique familiale est de "au moins 0,5 enfant par femme, soit, dans le cas d'espèce, une augmentation de 20% de la fécondité.

 

A partir d'une analyse de la fécondité aux États-unis entre 1947 et 1974 (Butz et Wand - American Economie review, 69,1979, pp. 318-328) elle établit un modèle portant sur huit des neuf pays (Irlande exclue, faute de statistiques pertinentes) constituant la communauté européenne en 1981.

 

En conclusion elle estime que "la fécondité est intimement liée à la politique familiale" et que l'on peut même "avancer deux chiffres : 0,2 enfant par femme pour une aide dont l'intensité qui serait celle de la France, et 0,5 enfant par femme si la totalité du coût de l'enfant est couvert".

 

Ces résultats appellent les observations suivantes.

La différence de 0,5 enfant par femme est très importante puisqu'elle permettrait à un pays avec un indice de 1,6, sans politique familiale, de passer, par une prise en charge totale du coût de l'enfant, à 2,1 qui correspond au renouvellement des générations soit une hausse de 30%. (En France, l'indice est actuellement, avec la politique que l'on connaît, de 1,7).

Le chiffre de 0,2 est celui correspondant à la politique familiale en France en 1983 mais Olivia Ekert (Le Figaro magazine du 11.7.97) le considère comme toujours valable.

Le modèle ne prend pas en compte le revenu des ménages et ne permet pas de dire avec certitude si pour des revenus les plus élevés la différence créée par le projet Jospin sera inférieure, égale ou supérieure à 0,2.

Aucune étude, à notre connaissance, n'a infirmé les résultats obtenus par Olivia Ekert alors qu'ils ont été vérifiés dans des cas tels que ceux de la Sarre avant et après la réunion à la RFA, des évolutions divergentes de la RDA et la RFA ou de la France avec la création, avant et après la guerre, d'une aide familiale pour les fonctionnaires, puis pour les salariés et enfin pour les travailleurs indépendants.

Famille et Liberté - Lettre N° 10 - Octobre