Le "plan Pauvreté" du gouvernement

Publication : dimanche 30 septembre 2018 20:08

Le gouvernement vient, à l’heure où nous écrivons, de dévoiler son « plan pauvreté ».

Nous étudierons les divers éléments de ce plan avec intérêt. A chaud, nous ne pouvons que regretter que  toutes les mesures annoncées (pour 8 milliards d’euros, pris dans quelles poches ?) fassent l’impasse sur une des causes principales de la pauvreté. Selon l’INSEE, « les familles monoparentales et les familles nombreuses [sont parmi] les catégories les plus sujettes à la pauvreté ».

La pauvreté des familles est largement due aux divorces, et à l’augmentation des familles monoparentales.   ….   Peut-on continuer à trouver normal que des femmes (et quelques hommes) élèvent seules leurs enfants ? Peut-on continuer à faire comme si toutes les configurations familiales se valaient ? Quelles œillères nous empêchent de voir que des familles père-mère-enfants stables et unies ont statistiquement plus de chances d’éviter la pauvreté, l’échec scolaire, d’avoir une meilleure santé, etc. Nous avons déjà eu l’occasion dans nos publications (Lettres trimestrielles, Livre Blanc, Les Enfants du divorce, Les Femmes au travail) d’analyser des statistiques comme celles de Marc Regnerus sur le devenir des enfants élevés dans différents types de famille, ou le rapport de l’UNICEF 2015 « Ecoutons ce que les enfants ont à nous dire ? ». Toutes concordent et nous amènent à soutenir que ce n’est pas en redistribuant toujours plus d’argent (l’argent de l’impôt) qu’on résoudra le problème de la pauvreté des familles, mais en cessant de faire croire que toutes les formes de famille se valent et en revalorisant le mariage, la fidélité, la maternité et la paternité.

Bien sûr il faut aider toute personne qui a des enfants, mais il faut aussi encourager et aider ces personnes à se marier et à le rester. Valoriser culturellement le mariage, l’encourager fiscalement et financièrement pour reconnaître la stabilité qu’il apporte aux enfants d’abord mais aussi à toute la société.

Ceci est d’autant plus urgent qu’en France six enfants sur dix naissent hors mariage, ce qui est le triste record d’Europe.

Dans le même esprit il est important d’encourager les familles nombreuses en reconnaissant le service qu’elles rendent à la nation surtout dans une crise démographique dont tout le monde est maintenant conscient sans que celui fasse réagir ni notre gouvernement ni celui de madame Merkel. Il serait peut-être intéressant d’encourager et d’aider financièrement les mères qui choisissent d’être au foyer et qui épargnent ainsi à la collectivité des places de crèches toujours insuffisantes. Faciliter aussi l’articulation des vies familiale et professionnelle, encourager les solidarités familiales, notamment envers les personnes âgées qui sont les grandes oubliées de ce plan et qui ont déjà été les victimes des dernières réformes.

Ce plan, avec ses bons et mauvais côtés, en reste à un aspect purement social. Tant qu’il s’attaquera aux effets sans remonter aux causes et tant qu’il ne prendra pas en compte la dimension familiale, tout « plan pauvreté » restera un pauvre plan.

Sur ces points comme sur ceux de la bioéthique, Famille et Liberté continuera à accentuer la pression sur les politiques publiques pour que les réformes promises répondent à l’attente légitime des Français qui n’en peuvent plus de douter.

Claire de Gatellier